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Histoire de la Bibliothèque législative

Le 4 octobre 1758, seulement deux jours après sa toute première séance, l’Assemblée législative de la Nouvelle-Écosse demande au gouverneur de lui fournir toutes les résolutions du gouverneur et du Conseil de Sa Majesté prises jusque-là ainsi que les lois anglaises qu’il a en sa possession. C’est là la toute première indication de la nécessité pour l’Assemblée législative de disposer de documents législatifs pour l’aider dans son travail. De même, les journaux de l’Assemblée (Journals of the House of Assembly) font savoir que les lois qui sont adoptées et les journaux eux-mêmes sont envoyés à imprimer. À l’époque, l’Assemblée se réunissait au palais de justice, et on ne sait pas exactement où les volumes étaient gardés.

Documents dispersés

Le 23 juillet 1761, l’Assemblée législative décide d’acheter en Angleterre l’ensemble des lois imprimées, ainsi que leurs plus récents résumés. Ce premier achat de l’Assemblée législative de documentation de l’extérieur pour son propre usage est considéré comme le véritable début de la Bibliothèque législative.

Bibliothèque de droit

C’est dans le journal des débats qu’on trouve la première mention d’une bibliothèque. Le 15 décembre 1806, le comité sur l’immeuble qu’occupe l’Assemblée législative (l’Édifice Cochran) déclare « que l’immeuble en face de la rue Granville, communément appelé la "nouvelle cuisine", devrait être aménagé pour héberger la bibliothèque de droit. » Un document du comité datant du 12 janvier 1809 confirme l’existence d’une telle bibliothèque. On peut lire dans ce document que « ce comité est d’avis qu’un montant de 50 £ (livres sterling) devrait être consenti pour acheter l’ensemble des lois britanniques et les journaux de la Chambre des communes en vue de les déposer à la bibliothèque de droit. »

Le journal des débats de 1817 confirme que la bibliothèque continue d’exister. On y lit que la législature accorde un autre montant de 50 £ (livres sterling) qui sera « dépensé sous la direction du président du Conseil de Sa Majesté et du président de l’Assemblée pour acheter les ouvrages qu’ils jugent nécessaires pour la bibliothèque de droit de la province » (Journals, 1817, p. 116). Malgré cela, les plans d’un nouvel édifice législatif ne comportent pas de bibliothèque. Lorsque Province House ouvre ses portes en 1819, il est probable que les modestes collections du Conseil et de l’Assemblée législative sont gardées dans diverses pièces ou sont restées dans la « nouvelle cuisine ».

Cette omission est soulignée le 23 mars 1823 lorsque :

Une requête de H. H. Cogswell et autres, membres du barreau et procureurs de la Cour suprême, est présentée par M. Archibald et souligne qu’il conviendrait d’utiliser la partie de Province House qui se trouve au-dessus de la Cour suprême pour aménager un endroit convenable pour mieux conserver les livres de la bibliothèque de droit et demandant qu’un montant d’argent soit accordé pour un tel projet.

On ne sait pas si cette requête a été acceptée. Toutefois, le journal des débats indique qu’il y a une bibliothèque de droit dans Province House en 1834, car de l’argent « a été versé pour le gardien de la Chambre, la salle du Conseil et la bibliothèque de droit » (Journals, 1834, p. 637, 659). Les allocations sont versées jusqu’en 1860. En 1861, l’allocation est versée seulement pour le gardien.

 
Une proposition présentée le 29 mars 1828 traduit un autre appui en faveur de la bibliothèque : 

Sur la proposition de M. Fairbanks, qu’il soit résolu que, pendant les vacances, on importe les volumes pour compléter les journaux de la Chambre des communes jusqu’à ce jour, ainsi que la dernière version de l’ensemble des lois et les habituels ouvrages sur le droit en matière d’élections contestées pour l’usage de l’Assemblée et que l’Assemblée, à la prochaine séance, paye la dépense d’une telle acquisition.

Le 22 février 1836, la Société du barreau d’Halifax manifeste elle aussi son appui en demandant à l’Assemblée législative « le remboursement des douanes qu’elle a payées pour certains livres de droit importés des États-Unis pour l’usage de la bibliothèque et des mesures pour éliminer les restrictions sur l’importation des États-Unis de réimpressions d’ouvrages de littérature britanniques » (Journals, 1837, p. 72). La réponse à cette requête est éloquente : « Les faits mentionnés dans la requête sont vrais, et puisque la bibliothèque de droit est une précieuse source de renseignements à laquelle ont accès les députés pendant la session ainsi que toutes les autres personnes qui en font la demande en bonne et due forme, on recommande d’accéder à la requête » (Journals, 1839, annexe p. 64).

Comité de la bibliothèque

En 1845, un comité est chargé d’étudier l’état de la bibliothèque de l’Assemblée législative. Ce comité fait savoir qu’il a fait dresser une liste des livres de la collection et qu’il a constaté que l’Assemblée et le Conseil législatif manquent certains de leurs journaux et certains de ceux des autres colonies de l’Amérique du Nord britannique. Il recommande de créer un programme d’échanges et qu’on procure à la bibliothèque tous les journaux de la Chambre des lords et des communes, entre autres choses. Dans son rapport, ce comité ne recommande pas le regroupement des bibliothèques de l’Assemblée et du Conseil législatif.

Le comité présente un autre rapport à l’Assemblée législative en 1846. Contrairement au premier rapport, ce deuxième rapport recommande de regrouper les bibliothèques de l’Assemblée et du Conseil législatif et de trouver un endroit convenable pour l’usage des deux chambres. Ce rapport suggère aussi, pour la première fois, qu’on convertisse la salle de la Cour suprême en bibliothèque puisque cette salle ne convient pas aux cours supérieures.

En 1847, un autre rapport du même comité indique que la responsabilité de la bibliothèque est passée du légiste du Conseil législatif au sergent d’armes. Le comité recommande à nouveau la fusion des deux bibliothèques et souligne à nouveau que la salle qu’occupe la Cour suprême serait l’endroit idéal pour une telle bibliothèque combinée.

En 1853, on crée un nouveau comité pour étudier la question d’une bibliothèque législative. Le 11 mars 1853, ce comité souligne qu’un projet de loi sur le déménagement de la Cour suprême laissera amplement d’espace à l’Assemblée législative dans son immeuble et dit qu’au moins 500 £ (livres sterling) devraient être consacrées cette année-là pour aménager une bibliothèque (Journals, 1853, p. 24). Le 26 mars, l’Assemblée approuve cette dépense.

En 1857, Joseph Howe présente une motion demandant à l’Assemblée de veiller à ce que les documents anciens de la Nouvelle-Écosse soient conservés et organisés pour consultation ou publication. À la suite de cette motion, Thomas B. Akins est nommé commissaire aux archives et premier bibliothécaire provincial. Dans son rapport de 1860, Akins décrit comment il a rassemblé les documents qui se trouvaient un peu partout dans Province House et comment il s’est procuré beaucoup d’autres livres de l’extérieur de la province. Les 1 700 documents et livres qu’il a rassemblés forment alors la base de la collection de la Bibliothèque législative. Certains de ces ouvrages sont par la suite envoyés à la Société historique de la Nouvelle-Écosse, puis aux Archives publiques de la Nouvelle-Écosse, mais la bibliothèque actuelle en possède toujours un bon nombre.  

Bibliothèque législative

Finalement, en 1862, la Bibliothèque législative ouvre ses portes. Elle est gérée par un comité mixte de l’Assemblée législative et du Conseil législatif. James Venables, le gardien de Province House, est son premier bibliothécaire. Il souligne à l’époque que la Bibliothèque renferme 5 060 volumes.

Événements clés

1876-77      Le révérend Dodwell est engagé pour organiser les ouvrages dans la Bibliothèque législative.

1879            Fusion de la bibliothèque de la Société historique de la Nouvelle-Écosse et de la Bibliothèque législative.

1880            Première loi sur la Bibliothèque législative (Legislative Library Act).

1954           Abrogation de la loi sur la Bibliothèque législative; cette dernière est rattachée au service de bibliothèque provincial sous la direction du ministère de l’Éducation. Les avoirs de l’Association historique de la Nouvelle-Écosse sont transférés aux Archives publiques de la Nouvelle-Écosse.

1954           Shirley Elliott est nommée bibliothécaire législative. Elle est la première personne possédant un diplôme en bibliothéconomie et science de l'information à occuper ce poste. Elle catalogue et organise la Bibliothèque selon les principes de bibliothéconomie.

1979           La responsabilité de la Bibliothèque législative est transférée au Bureau du président de l’Assemblée législative.
 

Bibliothécaires de la Bibliothèque législative

1862-1879              James Venables
1879-1882              John Thomas Bulmer
1883                        Francis Blake Crofton (gardien de la Bibliothèque)
1884-1906              Francis Blake Crofton
1906-1954              Annie Donohoe
1954-1982              Shirley Elliott
1982-1984              Ilga Leja
1984-2015              Margaret Murphy
2015 à aujourd’hui David McDonald